26-03-2008

Jessica Warboys

Jessica Warboys, née en 1977 au Royaume-Uni, vit et travaille à Londres et Paris. Actuellement en résidence au Point Ephémère à Paris, où elle présentera une exposition monographique au mois de juin, et dans l’exposition Ne pas jouer avec des choses mortes, Centre d’art Villa Arson, jusqu’au 24 mai 2008. Jessica Warboys utilise une variété de pratiques, principalement la sculpture, la performance et le film pour explorer un espace psychologique. Les films et les installations sont le résultat d’un processus en partie intuitif et symbolique interrogeant les potentialités du mouvement et la métaphore à produire du sens. Elle construit des structures hermétiques, qui fonctionnent par associations d’idées et d’images. Les sculptures performatives deviennent la source d’une activité fictionnelle dans laquelle les relations avec les objets sont explorées afin de permettre une sorte de rituel contemporain. Jessica Warboys considère les objets à la fois comme témoins et dépositaires de pulsions primitives. À partir d’un processus de mise en relation d’objets trouvés, de souvenirs et d’objets artisanaux, une histoire émerge, reflétant une sensation abstraite, une forme de vacuité de l’être, permise par la mise en scène d’un espace d’expérimentation potentiel avec le familier et l’étrange. La pièce Caves of Light, composée d’éléments sculpturaux et d’un film, construit une analogie entre la structure des formes et le système solaire. La dispersion de la lumière – la lumière symbolique peut servir de métaphore de la capacité de l’esprit à se développer dans l’espace. Créant une confusion entre le temps, les référence culturelles et les sensations esthétiques, l’installation est à la fois une scène de théâtre et un espace de rituel. Jessica Warboys crée des objets ambigus, qui renvoient au paradoxe du comédien dont parle Diderot et aux objets scéniques du Bauhaus ou de Dada. Il s’agit de réminiscences des décors fonctionnels du théâtre du Bauhaus, les acteurs utilisant des accessoires en les apportant sur scène. L’attrait pour l’Inde est aussi visible dans The light that dazzles his eyes qui fut réalisé après un séjour dans ce pays. L’installation vidéo utilise la musique écoutée durant une course en taxi. Ici encore les signes et les symboles jouent un rôle de catalyseurs et vecteurs d’émotions inconscientes, captées par une caméra voyeuse. L’architecture de l’Est, le voile, le phallus, le sol de danse disco, la musique Bangra ralentie, une imagerie superstitieuse… des aller-retours entre le regard du chauffeur et les visions passantes du rétroviseur crée un effet hypnotique. L’univers de Jessica Warboys est structuré par des références au théâtre, comme celui de Richard Foreman, mais aussi à l’architecture, entre archaïsme et modernité (des jardins astronomiques à Louis Kahn) et forme un ensemble unique, au delà de toute référence.