06-05-2010

Jill Gasparina

« le mécanisme du grand commerce moderne » : la mode, l’art & le marketing Cette première intervention sera consacrée à une analyse des enjeux économiques et symboliques des collaborations art/ mode.La logique des collaborations entre art et mode relève en partie d’une stratégie de communication dans laquelle le discours du « risque », et l’appropriation de qualités immatérielles (créativité, originalité) jouent un rôle majeur. Mais à l’annexion de la créativité artistique par les grandes maisons de mode répond l’utilisation par les acteurs de l’art de la force de frappe économique et communicationnelle de la mode. Produire de la culture au sein des grandes compagnies capitalistes serait-il devenu la plus grande importante subversion possible au sein du monde de l’art ? Ou au contraire le signe d’un abandon, même temporaire, de la liberté de création et de parole ? Dans Au Bonheur des Dames, Zola retrace, et c’est un fait connu, l’apparition des grands magasins à Paris. Il y évoque ce qu’il appelle « le mécanisme du grand commerce moderne », dont la mode lui semble alors l’expression la plus naturelle. Mais devant l’extension des collaborations entre art et mode – logique qui s’intensifie actuellement et que nous décrirons en détail - on peut légitimement se demander si l’art est devenu lui aussi un élément de cette mécanique commerciale. Née en 1980, Jill Gasparina est normalienne et agrégée de lettres modernes.Critique d’art indépendante, elle enseigne la théorie de l’art à l’Université Paris 8 et collabore à différents magazines et revues : Art 21, 02, Critique d’art, Images de la Culture. Ses recherches portent sur les phénomènes de massification dans l’art contemporain.