09-01-2013

Ignasi Aballi

Nombre des œuvres de l’artiste espagnol Ignasi Aballi (Barcelona, 1958) posent la question de l’activité de l’artiste dans l’atelier : faire des choses, ou laisser faire des choses. Accumulation, sédimentation, exposition à la lumière, ou à la poussière, participent de son activité quotidienne. Son travail consiste en une adresse réitérée au spectateur : celle de regarder au-delà des apparences, de lire entre les lignes, de chercher plus loin le sens et la matière du sensible : ce qui semble souvent vide dans ses œuvres est marqué des traces d’une présence, ce qui paraît inerte se révèle animé, ce qui semble répété est constamment altéré. L’œuvre d’Ignasi Aballi désigne ainsi souvent l’invisible et ce qui, parmi les choses, les discours, les images qui constituent notre environnement quotidien, dépasse leur usage et leur fonction pour les donner à voir dans leur matérialité, et au-delà, dans leur intangibilité. Dès lors, ce qui avait toujours semblé transparent se trouble et devient opaque, ou réfléchit sa propre image. De là provient la stupeur que produisent le plus souvent les œuvres d’Aballi : ce qu’il y a de plus proche, de plus commun, de plus « infra-ordinaire » pour reprendre l’expression de Georges Perec, c’est ce que, le plus souvent, l’on ne sait pas voir. Et par conséquent ce qui apparaît là, dans une étrangeté retrouvée. www.ignasiaballi.net