16-01-2013

Clarisse Hahn

« Au départ, mes documentaires sont toujours une manière de me remettre en question, de confronter mon système de valeurs, ma culture, mon éducation, et mon corps au monde pluriel qui nous entoure. Je cherche donc des personnes et des situations auxquelles je puisse m’identifier et qui, dans le même temps, peuvent mettre en péril mon identité. Puis je tente d’extraire ce qui amène le spectateur à opérer un retour sur lui-même. » Clarisse Hahn réalise des films qui se rattachent à une pratique documentaire, jusqu’à son récent long-métrage, Kurdish Lover. Ses films déjouent la notion d’objectivité et de distance en s’attachant moins à des sujets qu’à des personnes avec lesquelles, à la faveur de temps étendus de tournage, elle entretient d’étroites relations de proximité. Au sortir de l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, elle s’est d’abord intéressée à des femmes dont le corps participe non seulement de leur identité, mais aussi d’une forme d’exposition de soi : Ovidie (2000) est le portrait d’une actrice de films pornographiques sur ses tournages et dans son quotidien ; Karima (2002), celui d’une dominatrice sado-masochiste. Dans l’un comme dans l’autre film, Clarisse Hahn interroge le désir de voir, et montre avant tout la force vitale que produisent ces personnages dans leur exploration des limites du plaisir, et la dissociation entre l’emploi de leur corps et leur émotions. Les Protestants (2005), réalisé avec des membres de sa famille, questionne le système de valeurs d’une communauté, en multipliant les points de vue et les narrations, comme c’est également le cas dans son dernier film tourné dans la communauté kurde en Turquie. La venue de Clarisse Hahn est l’occasion de projeter Kurdish Lover en salle. Une projection exceptionnelle est organisée après la conférence, au Cinéma Opéra, 6, Rue Joseph Serlin 69001 Lyon – Métro Hôtel de ville à 20h30. Les étudiants de l’école pourront, sur présentation de leur carte, bénéficier d’un tarif préférentiel (qui sera précisé le jour de la conférence). Cette projection est réalisée en collaboration avec l’association Enjeux sur Images. www.clarissehahn.com