26-11-2014

Jiři Kovanda

« La plupart de mes actions sont celles d’un individu dans la foule, ou plutôt celles d’un individu parmi d’autres individus, et concernent les frontières que chacun a autour de lui », dit Jiři Kovanda de ses premières actions dans les rues de Prague, consistant en gestes élémentaires, souvent sans public, documentés par une photographie. Manière pour lui de maintenir à distance le contexte politique des années 1970 en Tchécoslovaquie dans lequel elles s’inscrivirent. Ses œuvres engagent des jeux de caché/montré, d’exposition et de mise à distance simultanées, de mouvement contrarié vers l’autre, qui valent tout autant pour ses sculptures et installations, toujours réalisées en fonction d’espaces spécifiques, dans une économie de travail où la simplicité reste de mise, et où l’humour, l’érotisme, la discrétion, sont des constantes. Soit une relation permanente à la vie concrète, aux relations psychologiques, sans théâtralisation. La circulation internationale de l’œuvre de Kovanda, qui n’a pu s’effectuer avant 1989, s’est surtout développée depuis une dizaine d’années, et sa participation à la Documenta 12. Il ne cesse aujourd’hui de produire autant que de revisiter ses premières performances, cette fois dans le contexte artistique, ayant toujours considéré que le moment de la communication de son travail s’effectuait lorsque celui-ci était compris comme de l’art, à l’exception de toute autre chose. À la question de savoir si son travail aurait été modifié par une diffusion plus large au moment où il a commencé à le réaliser, sa réponse est sans ambiguïté : “Cela ne m’ennuie pas vraiment, en fait, que cela soit arrivé après de si longues années.” www.gbagency.fr www.wallspacegallery.com /www.galeriekrobath.at Photo: Jiři Kovanda, Le Baiser à travers la vitre, 2007