25-03-2015

Hugues Decointet

Sous la forme de maquettes, de films ou d’installations sonores, l’œuvre d’Hugues Decointet est définie par lui comme des « suites », c’est-à-dire de prolongements d’œuvres préexistantes, principalement littéraires, théâtrales et cinématographiques. On pourrait également la définir comme un ensemble de fugues, au sens musical du terme, variations autour d’un motif préétabli, où la forme plastique et le langage s’entrecroisent. Decointet travaille entre description et impression, entre la précision d’une restitution (la maquette d’un espace scénique, en tant que « modèle » ou « schéma ») et l’interprétation, qui élargit l’œuvre préexistante à son hors-champ, à la périphérie d’une image). Il a ainsi travaillé à imaginer ce qu’aurait pu être le film Blanche Neige du cinéaste portugais João Cesar Monteiro, tiré d’une pièce de théâtre de Robert Walser, si le cinéaste n’avait au moment du tournage décidé de recouvrir l’objectif de la caméra par son manteau. Dans le prolongement de ce film, réalisé avec une partie des acteurs originaux, Hugues Decointet s’est lancé dans l’adaptation de Deux ou trois chinoises, un scénario inachevé de Monteiro, également inspiré d’un texte de Walser. Drama Vox, une installation sonore présentée à la galerie Air de Paris en 2013, prend comme point de départ la tentative de description d’une voix, à partir d’un texte de Samuel Beckett. À l’impossibilité de décrire avec des mots la qualité d’une voix, il réalise une sculpture, inspirée des machines bruitistes du futuriste Luigi Russolo, qui diffuse des voix d’écrivains, mais uniquement leur « texture » sonore, en-deçà du langage. Hugues Decointet abordera dans sa conférence ces oeuvres récentes et plusieurs travaux en cours, dont un livre sur Monteiro. Hugues Decointet est également en charge de l’Estate de Guy de Cointet, dont il accompagne notamment les nouvelles mises en scène de ses œuvres théâtrales.