Yana Dombrowsky-M’Baye
Yana Nafysa Dombrowsky-M’Baye est une chercheuse et artiste pluridisciplinaire originaire de Tāmaki Makaurau, Aotearoa. Son ascendance matrilinéaire remonte au Sénégal et à la France, tandis que sa lignée patrilinéaire est d’origine polonaise et tchèque. À travers l’image en mouvement, l’installation site spécifique et la fabrication de talismans, la pratique de Yana est une enquête poétique sur les territoires matériels et immatériels des conditions de l'appartenance.
Par des méthodes itératives et rituelles de fabrication et de spéculation, Yana interroge les effacements et les traces des identités interculturelles à travers des lieux marqués par l’histoire coloniale et de l'héritage personnel. En questionnant le mémoriel et en reconstituant des fragments d’histoires généalogiques et géographiques, des récits se forment et se déforment dans une pratique qui explore les architectures douces et dures du postcolonial.
Au post-diplôme, Yana mènera une enquête technique sur les pratiques de création d’images en Europe de l’Ouest — de la peinture à la photographie — en tant que lieux d’intersection sociale, matérielle et historique, façonnés par des ressources extraites des territoires colonisés. En se concentrant sur le commerce continu de la gomme arabique depuis le nord du Sénégal, actif depuis le XVe siècle, Yana retracera l’omniprésence de cette résine dans les matiéres de pratiques culturelles européennes — en particulier françaises (lyonnaises) — telles que la peinture troubadour et la production de textiles en soie. À travers un film et un assemblage d’objets talismaniques, cette recherche proposera une méditation sur la manière dont une matiére comme la gomme arabique révèle les tensions dans le patrimoine Français — une archive qui à la fois conserve et efface les figures intermédiaires coloniales qui ont rendu possible sa propre construction.
(Anglais)
Yana Nafysa Dombrowsky-M’Baye is a multidisciplinary researcher and educator from Tāmaki Makaurau, Aotearoa. Yana’s matrilineal ancestry harkens to Sénégal and France, and her patrilineal lineage is of Polish/Czech descent. Across moving image, site-specific installation, and the fabrication of talismanic objects, Yana’s practice is a poetic inquiry into the material and immaterial conditions of belonging.
Through iterative and ritualistic processes, Yana speculates upon art practice as a form of archaeology, considering the mnemonic, fragmentary and absent materialisations of intercultural identities in places marked by colonial history and personal heritage. Across a multitude of timescales, genealogical and geographical narratives emerge and dissolve within a practice that explores the soft and hard architectures of the postcolonial.
While at the Post-Diplôme, Yana will technically interrogate Western European image-making practices—from painting to photography—as sites of social, material, and historical intersection, shaped by resources extracted from colonised territories. Focusing on the ongoing trade of gum arabic from northern Senegal since the 15th century, Yana will trace the omnipresence of the resin within European, particularly French (Lyonnais), cultural practices such as Troubadour painting and silk textile production. Through a moving-image work and an assemblage of talismanic-adjacent objects, this research will offer a meditation on how a material like gum arabic reveals the tensions within French heritage-making—an archive that simultaneously preserves and erases the colonial intermediaries who enabled its very construction.
(Portugais BR)
Yana Nafysa Dombrowsky-M’Baye é uma pesquisadora e artista multidisciplinar de Tāmaki Makaurau, Aotearoa. Sua ascendência matrilinear remonta ao Senegal e à França, enquanto sua linhagem patrilinear é de origem polonesa e tcheca. Por meio de imagens em movimento, da instalação « site specifique » e da criação de talismãs, a prática de Yana é uma investigação poética sobre os territórios materiais e imateriais das condições de pertencimento.
Por meio de métodos iterativos e ritualísticos de fabricação e especulação, Yana questiona os apagamentos e traços de identidades interculturais por meio de lugares marcados pela história colonial e herança pessoal. Ao questionar a memória e reconstruir fragmentos de histórias genealógicas e geográficas, narrativas são formadas e deformadas em uma prática que explora as arquiteturas suaves e duras do pós-colonial.

