09-04-2014

Philippe Artières

Cette conférence est la seconde invitation, presque un an après, à l’historien Philippe Artières, sur la question de l’usage de l’archive. 2014 marque le 30e anniversaire de la mort de Michel Foucault. Sa pensée est largement mobilisée aujourd’hui en philosophie, en sciences humaines mais aussi dans le domaine de l’art. Les artistes usent de Foucault. Au moment où ses archives sont devenues trésor national pour empêcher leur migration vers une université américaine qui s’en portait acquéreur, au moment où on assiste à une forme de sacralisation des archives, celles de la création mais aussi toutes les archives, il semble intéressant de questionner les usages de l’archive, et par conséquent leur usure. L’usage de l’archive, notamment dans le champ de l’art, par des artistes ou des commissaires d’exposition, engendre une série de gestes : d’inclusion, d’extraction, de déformation, de piratage des archives publiques et privées. La conférence aura lieu en deux parties : d’abord en amphithéâtre, elle se poursuivra en bibliothèque, où Philippe Artières dépose à la disposition des étudiants un magnétophone avec dedans une cassette de deux prises de parole de Foucault de 1966, sur le corps utopique et les hétérotopies. L’introduction de cet objet aujourd’hui disparu des espaces domestiques ou professionnels, permettant d’entendre un discours énoncé il y a presque 50 ans, offre une possibilité de réfléchir sur l’archive et sa fragilité. Elle ouvre aussi plus largement sur ce qu’est un héritage théorique. une installation sonore sera installée à la bibliothèque en lien avec cette conférence.