Exposition collective - «Dessins Divers»

« Ce que je n’ai pas dessiné, disait Goethe, je ne l’ai pas compris ». Cette idée que le dessin ne consiste pas simplement à reproduire les contours, la forme visible des objets mais qu’il implique également un acte de connaissance, est au cœur de la conception du dessin qui se développe à partir de la Renaissance, et dont témoigne le double sens du mot italien de disegno, qui signifie à la fois dessin et projet, tracé du contour et intention. Ce double sens fut conservé dans la langue française qui ne connaissait qu’un seul mot : « dessein », pour désigner à la fois le dessin (au sens des arts du dessin et l’intention (…)) ».

Jacqueline Lichtenstein 
La pratique et la théorie du dessin (XV^e-XIX^e siècle), cours public au Louvre, 2013.

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Dessins divers
(Sur l’art d’accommoder les restes de l’Académie)

S’il est une pratique commune à toutes les écoles d’art, c’est bien celle du dessin. Elle peut s’inscrire dans les cursus de formation, comme le dessin d’observation en première année à l’Ensba Lyon – ou à travers la collection de plâtres de l’école, visible dans les couloirs ou dans certains ateliers, qui a pu servir de support à l’enseignement du dessin depuis la fondation de l’école il y a plus de deux siècles jusqu’aux cours de pratique artistique amateur aujourd’hui. 

Mais la pratique du dessin se déploie aussi, et surtout, hors cadre pédagogique, dans des carnets, sur des feuilles volantes, chez soi plutôt qu’à l’école. Car s’il est une pratique qui échappe à l’école, c’est bien celle du dessin.

En nombre, ils esquivent l’école - l’institution-école -.Cette pratique, vivace depuis les premières académies, s’est réduite à une présence ténue dans les curricula contemporains. Elle était alors centrale : dans le disegno du Quattrocento italien s’unifiaient tant peinture, sculpture et architecture (les « beaux-arts » dira-t-on en France au XVIII^e siècle) que dessin et dessein. Quoi de plus naturel, alors, qu’art et design finissent abrités dans une même école ?
Ce qu’on appelait « le système des beaux-arts » est tombé en désuétude depuis les débuts du XX^e siècle, et la « hiérarchie des genres » remise en question dès le début du XIX^e. Les dessins présentés ici témoignent tant de la vitalité de la pratique que de sa propension à échapper à tout cadre – un peu comme tout ce qui se pratique dans une école d’art, au demeurant. Parmi eux, certains sont des œuvres à part entière, d’autres des tentatives, des exercices, ou encore des plaisirs coupables. Rassemblés, il est apparu que s’ils échappaient – bien logiquement, après ces siècles d’émancipation ! –  au système des beaux-arts comme au cadre pédagogique, il n’en restait pas moins que survivaient, à travers eux, quelques restes des classifications académiques et genres autrefois hiérarchisés : nus, portraits, scènes de genre, paysages, natures mortes ou vies silencieuses, abstractions. C’est donc une navigation sensible que l’on a choisi de présenter ici, d’un thème, d’un format, d’une griffe à l’autre. De l’art d’accommoder les restes de l’Académie, au risque de l’indigestion peut-être, mais avec gourmandise, légèreté et jubilation.

Morgan Labar
Historien d’art, Directeur de l’Ensba Lyon
 

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Exposition Dessins divers 
Pratiques du dessin à l’Ensba lyon

À l’initiative de Géraldine Kosiak, artiste et professeure à l’Ensba Lyon et l’invitée d’honneur du Salon Lyon Art Paper cette année, L’Ensba Lyon propose une exposition de deux semaines au Réfectoire des nonnes consacrée aux pratiques du dessin à l’école, dans toutes ses dimensions et avec le concours de tous ses acteurices. Cette exposition, intitulée Dessins Divers, inaugure une nouvelle politique d’expositions au Réfectoire des nonnes, l’un des lieux de l’art contemporain à Lyon.

Commissariat
Géraldine Kosiak, Lisa Guiga-Masini et Valentine Jouault 

Scénographie
Lisa Guiga-Masini et Valentine Jouault – @Studio_Basal

Montage 
David Rossi

Affiche
Eva et Margot Chevalier - @studio_aigredoux

Remerciements particuliers
David Rossi, Kevin Ardito, Sarah Bréassier, Tristan Mermoud, Julien Printemps, Lauryn Houel, Jean-Charles Pommier, Denis Lecoq, Mathilde Brondel

Participant·es
(étudiant·es, diplomæs, professeur·es, personnels pédagogiques, administratifs et techniques) 

ABDO Nina, ALSU Arslanova, ATKINS Millie, BABÉ Jeff, BEAUCOURT Louise, BEDU Garance, BERNADOU Casper, BERRY Juliette, BERTHELIER Blanche, BORNAND Anouk, BOTREL Math, BOURGES Louise, BREASSIER Sarah, BRODT Sophie, CARRETERO Julien, CARTIER Adèle, CATHALA Laurence, CHARROIN Amélie, CHOI Sanggyu, COCMAN Angèle, COLDERS Claire, CUMBO Sulivan, DES MOUTIS David, DESSALLES Lug, DONATIEN Shana, ESPARZA Marie, FANCHONETTE Vanessa, FERNIOT Céleste, FONDEMENT Jeanne, FOUCHÉ Florian, FROMENTY Carole, GENESTIER Zoë, GUIGA MASINI Lisa, HOUEL Lauryn, HOUEL Prune, HUANG Yun, IBARRA CHAPOY Ana Paula, JACOB Elodie, JIANG Chen, JOLAIN-BOILEAU Eve, JOUAULT Valentine, KALINSKY Alexia, KNOSP Lou, KOSIAK Géraldine, LAMY-ROUSSEAU Charlotte, LARCHER Ash, LARTIGAUD David-Olivier,L EE sohyun, LÉONARD Manon, LIAO Zhen-Yu, M’BARKA Amor, MADERN Cécile, MARULA Lou, MCCALL Antoine, MERMOUD Tristan, MONCEAU May, MUTUBERRIA MANTEROLA Haizea, Nottelet Oliver, NOVEL Octave, PAULIUCHUK Anastasiya, PETTON Fanny, PISTONE-CONNAY Maya, POIRRIER Elena, POMMIER Jean Charles, POULAIN Pascal, PRINTEMPS Julien, RACHEDI Mari, ROUSSEL Lisa, RÜDIGER Bernhard, SIDO Sozdar, SONG Youngjoo, THOMAS Jérémy, VAN DE STEEG Niek, VAUDECRANNE Lola, WELDE Mao, YANG Yedan, ZENG Xi ...

En résonance avec IF - Illustration Festival 3^e édition  - KIBLIND et le Salon Lyon Art Paper.