09-12-2020

Etienne Menu

 
 

"Il est où le drop ?" : aura et fétichisme dans la dance music

Depuis son explosion dans les années 70, la musique conçue pour danser s'est toujours souciée de mise en scène, de narration et du rapport de fascination ou de connivence qu'elle entretient avec celles et ceux qui la pratiquent sur le dancefloor. Les cordes et les edits de la disco, les sons "signature" et les effets synthétiques de la house et de la techno, la basse et les breakbeats de la jungle, les fameux drops du dubstep, les kicks du gabber et du hardcore : si ces musiques électroniques faites pour les clubs ou les raves n'ont jamais vraiment cherché à s'extraire de leur reproductibilité technique, elles ont en revanche développé leurs propres auras, ou disons leurs propres pseudo-auras, et surtout imposé un langage sonore qui fourmille de ce qu'on pourrait appeler des fétiches audio. Nous voudrions donc nous pencher sur la nature exacte de ces phénomènes esthétiques et sociaux, en remontant le cours de l'histoire de la dance music à l'aune du texte classique de Walter Benjamin, "L'œuvre d'art à l'ère de sa reproductibilité technique". 

Étienne Menu est critique musical, il a fondé en 2012 la revue Audimat avec Guillaume Heuguet et lancé le site Musique Journal en 2019. Ancien étudiant en philosophie de l'art, il a soutenu en 2003 un mémoire sur la critique de la musique légère chez Adorno à l'université Paris-12-Val-de-Marne. En 2009, il a publié Faces B, un roman graphique dessiné par Jan KRSN, sorti aux éditions Diantre. Depuis une quinzaine d'années, il a présenté de nombreuses émissions musicales pour Radio Campus Paris et France Culture. Il a également travaillé avec des artistes tels que Camille Vivier, Xavier Veilhan ou Para One.