Le mur de Théo Massoulier

Cryptogyspe

L'amoncellement chaotique des formes blanches entreposées dans un recoin de notre atelier constitue le reliquat décadent et écarté de ce que l'on a pu autrefois appeler une gypsothèque.
Ces moulages de plâtre aux origines géographiques et temporelles diverses, sont depuis longtemps considérés comme des outils pédagogiques désuets. Plus rien ne nous rattache à ces objets archaïques. Ils sont devenus comme inaccessibles à notre regard. Ces gypses ont entamé d'une certaine manière un processus de fossilisation, à l'écart, dans nos murs.
Il faut ici rappeler la phrase de Chris Marker dans "Les statues meurent aussi", film qu'il réalise avec Alain Resnais en 1953:
"un objet est mort quand le regard vivant qui se posait sur lui a disparu".

Qui regarde encore nos statues ?
Invisibles dans leur visibilité je propose de retourner cet état de fait en les "visibilisant" dans leur invisibilité.
Je cherche ici le moyen de réapprendre à les regarder pour qu'elles puissent continuer à exister.