18-02-2015

Le peuple qui manque

Aliocha Imhoff et Kantuta Quirós sont théoriciens et commissaires d’exposition basés à Paris, fondateurs de la plateforme curatoriale le peuple qui manque. Ce nom, emprunté à une formulation de Gilles Deleuze, exprime leurs intentions et les fondations de leur engagement : « Ce constat d’un peuple qui manque n’est pas un renoncement au cinéma politique, mais au contraire la nouvelle base sur laquelle il se fonde, dès lors, dans le Tiers-Monde et les minorités. Il faut que l’art, particulièrement l’art cinématographique, participe à cette tâche : non pas s’adresser à un peuple supposé, déjà là, mais contribuer à l’invention d’un peuple. Au moment où le maître, le colonisateur proclament «il n’y a jamais eu de peuple ici», le peuple qui manque est un devenir. » (Gilles Deleuze, L’Image Temps, 1985). Le peuple qui manque organise depuis une dizaine d’années des programmations de cinéma, des expositions, des colloques, et plus généralement travaillent à articuler différents savoirs faisant converger et dialoguer l’art et les sciences sociales, dont l’anthropologie et les théories post-coloniales, afin de questionner les « géoesthétiques » de l’art, et l’actualité d’une pensée politique dans le monde globalisé. En parallèle, Le peuple qui manque archive, diffuse et parfois édite en DVD une collection de films et vidéos rares, à la croisée de plusieurs champs de cinéma, entre film expérimental, vidéo d’artistes, cinéma féministe, cinéma d’avant-garde, archives de l’histoire de la performance. Ils ont récemment dirigé l’ouvrage Géoesthétique (Editions B42, 2014) et Histoires afropolitaines de l’art, n° 53-54 de la revue Multitudes (2013). Kantuta Quirós est Maître associée à l'Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Nantes. Aliocha Imhoff enseigne à l'Université Paris 1.

 www.lepeuplequimanque.org