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Du 23-05-2012 au 02-09-2012

Les enfants du sabbat 13

 

Les jeux des enfants ne sont pas jeux

Texte de Frédéric Bouglé, commissaire de l'exposition
Commissaires associés : Roland Cognet, Jacques Malgorn et Joël Tardy
Textes cartels dans l'exposition : Claire Moulène

Exposition réalisée avec le concours de :
l'École supérieure d'art de Clermont Métropole
l'École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon

Avec :
antoine ABEL sarah BAHR, tom CASTINEL, gaëlle CINTRÉ, audrey GALAIS, félix LACHAIZE,    sarah LE TOUX, thomas MERRET, guy PRADEL, mickaël SALVI, damien SAYER, juanjuan ZHANG

Les enfants du sabbat, cycle d’expositions initié par le Creux de l’enfer en 2001, propose cette année douze jeunes artistes pour sa treizième édition, tous issus de l’École supérieure d’art de Clermont Métropole et de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon. Les trois institutions unissent leurs efforts afin de permettre à ces peintres, sculpteurs, photographes, performeurs ou vidéastes sélectionnés, de présenter leurs créations dans les meilleures conditions... A cette occasion le centre d’art publie un ouvrage dans sa collection « Mes pas à faire au Creux de l’enfer ».

L'Ensba Lyon renouvelle ce partenariat et présente le travail de ses jeunes diplômés, issus du Dnsep art juin 2011

Est-ce un défilé de mode pour costumes d'ouvriers ? La rangée de combinaisons colorées de Tom Castinel, accrochée en suspension sous la grande poulie du rez-de-chaussée, renvoie autant à la salle des pendus du Musée de la mine de Saint Étienne qu'à « Prothèses », l'installation de Fabrice Hyber présentée ici même il y a quelques années. Le style diversifié des poches cousues par l'artiste-même accuse une émancipation individuelle dans l'uniformité du travail alimentaire et du pain à gagner.

C'est l'histoire d'un mec qui veut se faire cuire un oeuf et qui va se faire flinguer. Avec cet intitulé à la Michel Audiard et son lino en damier, l'installation de Mickaël Salvi s'empare du pilier de la culture générale de l'art. Son espace quadrillé noir et blanc relève sur son échiquier les couleurs d'un luminophore d'écran, avec deux vitellus glacés, une porcelaine striée, des verres empilés, la décoration d'intérieur, le design, l'ornement héraldique médiéval et l'histoire de la peinture de Vermeer à Mondrian.

À l'étage, en haut de l'escalier, « Les Crampes 2011 », une vidéo submersible de Gaëlle Cintré, s'amuse autant du jeu d'un flirt qui fait flop que des jeux ensorcelants de la lumière sur l'eau. Sa caméra joue de ces moires chatoyantes, du bleu azuré d'une piscine et des corps dorés par un beau soleil d'été. Dans la fraîcheur d'une niche troglodytique aménagée, une seconde vidéo revient au sujet rapporté par un jeune homme drôle et désoeuvré, sketchs et saynètes à ne pas louper.

Les photographies de Damien Sayer reconduisent la démarche artistique photographique à la pratique vernaculaire du moyen adopté. Son installation témoigne d'un proche souffrant, images et portraits que l'artiste confronte à d'autres réalités du patient. Elle présente en vitrine ses rejets d'urine conditionnés à son état de santé égrotant, et dont les prélèvements (lat. urina d'après aurum « or ») varient du clair à l'ambré.

Sarah Bahr pose au sol un château de cartes illustrées, quelque peu démesurées, jeu de familles sur règle caché/montré et jeux d'échelles et de valeurs retournées. Retables miniaturisés aux volets clos ou semiouverts restent secret à la liturgie exposée, quand un patatoïde parlant se confie plus volontiers à l'auditoire capté, égrenant un récit de vie hachée.

Félix Lachaize intervenu sur la grande scène du rez-de-chaussée, est bien déterminé à revendiquer sa sculpture absente ! Et c'est par une expression corporelle, par des stimulations sensorielles, par la vue et par l'ouïe qu'il en relève l'enjeu, sculpture vivante qui refoule le sérieux. Sa performance « Copie claquettes » claque encore dans nos têtes.

vernissage mardi 22 mai à partir de 18h
Au Creux de l'Enfer, Thiers