29-10-2008

Antoine Poncet

Les martingales, statistiques de l’art au XXe siècle

Antoine Poncet, né en 1964 à Bourg-La-Reine, de formation scientifique et divertissante il s’intéresse au début des années 90 aux statistiques et à l’informatique appliquées à la linguistique pour des agences de communication. En parallèle il participe sporadiquement à quelques expositions en tant qu’artiste plasticien. A partir de 2001 il réalise ses premières performances. Passionné par Raymond Roussel et par la poésie sonore il est également auteur d’essais radiophoniques sur les langues imaginaires. Il vit et travaille à Paris. « En stratège poinçonneur du visible, Antoine Poncet a inventé une véritable machine à décerveler la représentation. Sa cible ? Toutes les productions visuelles et signifiantes de ce monde. Son mode d’action ? La contamination. Implacable mais vraie : tout assemblage de formes ou de signes atteint du syndrome de ce virus troueur devient immédiatement poreux. Outrageusement perméable à l’éco-système physico-chimique, économique ou symbolique qui l’entoure. Troué, un magazine permet de nouvelles lectures, signifiantes ou non, entre différents niveaux de formations et d’informations. Troué, n’importe quel objet laisse apparaître son immanence; un probable ailleurs: invisibilité de l’air, violence d’une lumière... » Laurent Quintreau. « Performance à l’emporte-pièce: en regardant le travail d’Antoine Poncet on découvre que celui-ci consacre une grande partie de son temps à perforer toutes sortes d’objets ou de documents. Ce geste aussi absurde que profond lui permet de traverser de nombreuses icônes de notre culture contemporaine, tout en mettant à mal les poncifs que ces derniers véhiculent en permanence. Une fois son entreprise terminée il stocke les pièces découpées sous la forme de sculptures éparpillées dans l’espace. Ce sont les semis/résidus de notre temps. Eric Mangion. La conférence du 29 octobre portera sur : Les Martingales du XXème siècle, Spéculations sur les statistiques. Le précurseur Coup de Dés de Mallarmé, la martingale des Obligations de Monte-Carlo de Marcel Duchamp, le hasard objectif selon André Breton, le recours au Yi King par John Cage dans son travail, autant de d’attitudes pour défier, déifier, composer ou tout simplement «faire avec» le hasard. Car, il semble effectivement qu’au XXème siècle, le parallèle entre création et jeu de hasard a été au centre des préoccupations de nombreux artistes et joué un rôle prépondérant dans bien des processus créatifs. Chacun cherchant à mettre au point sa martingale, c’est-à-dire une méthode basée sur l’observation statistique des faits afin d’optimiser ses chances de gains. À travers quelques exemples empruntés à l’art du XXème, il s’agit, ici, d’approcher et de définir quelques notions de statistique telle que : événement , combinatoire, arrangement, variable aléatoire, espérance, variance, probabilités conditionnelles, la loi des grands nombre, échantillon représentatif, théorie des grandes déviations… Pour peut-être, une fois encore, conclure que « Toute Pensée émet un Coup de Dés ». A.P. Essais et poésies CGT, France Culture, Perspectives Contemporaines, octobre 2006. Les jargons de Bizarre, essai radiophonique, France-Culture, juin 2005. Soap Girls/Filles de Loth, in Étant Donné Marcel Duchamp, n° 5 , Paris, 2003. CriticAutoRemix, La défense du ‘car’ de Vincent Voiture in Tecno-notes, n°1, Paris, 2000. Web‘s Self Noise, Artist and Internet de Barbara London, 1997. http://www.tech90s.walkerart.org