04-03-2020

Pascale Obolo

 

Pascale Obolo : cinéaste, commissaire d’exposition, rédactrice en chef d’Afrikadaa.

Née à Yaoundé au Cameroun, elle étudie au Conservatoire Libre du cinéma français en section réalisation, puis obtient un master de cinéma à l’université de Paris VIII, section cinéma expérimental. Ses premiers films documentent le début du mouvement Hip hop et la scène parisienne Graffiti. Cinéaste féministe, elle a également porté son regard sur la place de la femme dans les milieux artistiques. Ses films ont été montrés et primés dans de nombreux festivals. Sa démarche artistique de cinéaste est souvent issue des arts plastiques et numériques, rompant délibérément avec les codes narratifs traditionnels ; les codes visuels ou clichés que l’on a de l’Afrique et de sa culture. Activiste, son travail interroge les mémoires, l’identité, l’exil, l’invisibilité. Dans la construction de ses objets filmiques, elle expérimente différentes formes de jeux narratifs ou le réel s’entremêle à la fiction. Passionnée par les arts visuels, Pascale Obolo produit et réalise « des objets filmiques » car elle refuse d’être cataloguée dans un genre cinématographique. « Dans mes récits j’interroge les mémoires et les répercussions qu’elles ont dans nos sociétés contemporaines : réfléchir sur le devenir de l’héritage des mémoires pour mieux appréhender notre société et l’avenir. » Certains de ces travaux ont été exposés au Musée du Montparnasse — aujourd'hui villa Vassilieff —, au Musée du Quai Branly, au centre Pompidou, au Manège de Dakar, au Mac Val, à la fondation Kadist, la fondation David Roberts...

Son film Calypso Rose: the lioness of the jungle a remporté en mars 2013 au FESPACO (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou) dans la section documentaire le prix Yennenga d’argent. Ses derniers travaux questionnent les archives à travers la construction de récits historiques dans une perspective décoloniale, autour des représentations visuelles et culturelles de l’histoire politique et économique, à travers la photographie, la vidéo, et la performance. Ses œuvres s’appuient sur un processus de recherche interdisciplinaire, aussi divers que la danse, la littérature, le film, et les sciences humaines. Ses recherches portent sur les différentes pratiques de transmissions des savoirs et les pédagogies décoloniales en art et dans les milieux militants.

Pascale Obolo est à l’origine de la structure d’Afrikadaa Lab : une revue d’art contemporain, un laboratoire intellectuel et artistique qui a pour vocation de créer une dynamique de création à Paris et dans les territoires africains et diasporiques. Afrikadaa est aussi un outil média pour une meilleure visibilité des œuvres, qui offre aux artistes la mise en place d’un processus curatorial et d’un espace de dynamisation, ouvert sur les expériences qui renforcent la place des artistes issues de la diaspora dans l’agenda artistique. La revue Afrikadaa propose de nouvelles façons de théoriser sur de nouvelles pratiques artistiques institutionnelles et non -institutionnelles.

Elle dirige aussi l’African Art Book Fair (AABF) une foire d’édition indépendante mettant l’accent sur les pratiques éditoriales et soutenant les pratiques de publications qualitatives et uniques. Tutrice aux ateliers des horizons au centre d’art de Grenoble, Pascale Obolo est membre du conseil scientifique de l’école des beaux-arts de l’île de la Réunion.