Rendez-vous à l'atelier

L'école nationale supéreure des beaux-arts de Lyon ouvre exceptionnellement ses portes

avec les étudiants en Art de troisième et cinquième année
sous la coordination d’Isabelle Cornaro et Judicaël Lavrador, professeurs à l’Ensba

A travers l’histoire, l’atelier a revêtu plusieurs rôles, souvent cumulables. Lieu de production, cabine de réflexion, laboratoire d’expérimentation, salon de réception improvisé (où des amis viennent donner leur point de vue tard le soir), il est aussi, selon la version qu’en donna Daniel Buren, “une boutique”, celle où le galeriste vient faire son marché, ou encore, une “gare de triage” : les oeuvres finies y sont entreposées, réévaluées, peaufinées, parachevées ou finalement, non, rien de tout cela, elles y sont simplement détruites. Laissées à quai, dans l’atelier, elles ne verront alors jamais le grand monde ni quelque espace d’exposition que ce soit.

C’est à cet endroit-là de l’atelier, entre le cul-de-sac et le tremplin, là où l’oeuvre est encore dans un entre-deux (entre un espace privé et un espace public d’exposition, entre les finitions et la destruction), que L’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon conçoit cet événement “Rendez-vous à L’atelier”. C’est pourquoi ce ne sont pas exactement les ateliers qui sont ouverts au public, mais l’espace d’exposition à côté, le Réfectoire des Nonnes, envisagé comme une annexe des ateliers, un sas, une salle d’attente : les oeuvres des jeunes étudiants de l’École y font un pas de côté, s’exhibent en pleine lumière, sans nécessairement y être disposées, fin prêtes, ni même destinées à l’être. On y verra donc des brouillons, peut-être des chefs d’oeuvres qui s’ignorent encore, et à coup sûr des pièces qui sont promises à disparaître. Finalement, l’événement aux Beaux-arts se conçoit donc davantage comme des ateliers exposés (avec ce qui s’y passe ou pas, ce qui y stagne, ce qui en est évacué, jeté, récupéré) plutôt que comme des ateliers ouverts.

Un évènement régional
La Région Rhône-Alpes et la Maison des arts plastiques en Rhône-Alpes (MAPRA) souhaitent, grâce à cet évènement, permettre à un public aussi large que possible de voir le travail des artistes dans leur atelier, mais aussi sensibiliser les institutionnels et les partenaires publics sur les conditions de création, parfois difficiles, que connaissent les artistes. Les grandes institutions (écoles d'art, musées...), les galeries associatives et privées, et les structures de diffusion de l'art contemporain sont associées à cette manifestation.

C'est donc tout naturellement que l'École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon s'associe à ce week end portes ouvertes en donnant à voir la production des étudiants en art dans le Réfectoire des Nonnes. Le choix de ce lieu plutôt que celui de l'atelier s'inscrit dans le cadre d'une réflexion conduite avec les étudiants sur le glissement de l'espace de travail à l'espace de monstration.
Le temps d'un week-end, près de 500 artistes plasticiens vous ouvrent les portes de leur atelier sur l'ensemble du territoire rhônalpin.

C’est notamment l’occasion d’aller à la rencontre d’artistes issus de l’Ensba : Fabienne Ballandra, Karolina Kazmierska, Pascal Poulain, Anne Renaud…