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25-11-2020

Journée d'études Station d'arts poétiques - Séverine Daucourt

© Arthur Bonnin

Cette journée d'étude de la Station d'arts poétiques (programme d'enseignement et de création vers l'écriture en arts poétiques) aborde quelques points saillants de l’œuvre poétique de Séverine Daucourt (en sa présence), notamment son rapport à la voix et à la performance.

Elle est née à Belfort, dans une salle d'accouchement où sa mère était la parturiente et son père l'obstétricien. Un conflit éclata entre ces deux derniers, qui détourna leur attention, et elle faillit, en naissant, tomber dans une cuvette chirurgicale. Elle n'osa pas crier tout de suite de peur de déranger. Cette sensation de ne pas débarquer au bon moment ne l'a jamais lâchée. Elle reste animée par le désir d'arriver quelque part, ailleurs si possible, et de ne pas rater la rencontre avec autrui. Sa chambre d'enfant donnait sur une rivière, la Savoureuse. Elle n'apprit que trop tard, par un poète lui aussi belfortain, que ce nom n'avait rien à voir avec la saveur des jours, mais avec les allers et retours sonores (SaVor) des lames, dans les scieries qui jalonnaient le tracé du cours d'eau. Elle savait néanmoins depuis toujours que les mots ne disaient pas ce qu'ils disaient et c'est d'ailleurs ce qui très tôt la rendit poète, puis, bien plus tard, étudiante en DEA de psychanalyse.

Entre deux livres de poésie, il lui arrive de chanter, histoire d'aller voir les autres, toujours, et de sortir du mutisme, encore. Les questions de la voix, de l'incarnation et de la scène sont centrales dans son travail. Parfois aussi, au gré des rencontres ou du hasard, elle traduit des textes islandais – récemment Oursins et Moineaux, poèmes de Sjon (Lanskine, 2019) et Quand Helgi s'est tu, théâtre de Tyrfingur Tyrfingsson (Maison Antoine Vitez, 2020).

Elle a besoin de la langue pour éclairer sa vie et quand elle n'écrit pas, elle conduit des ateliers dans des EHPAD, des hôpitaux psychiatriques, des prisons, des écoles, en rêvant qu'un poème en contamine les espaces. Elle échoue parfois dans d'autres lieux, a priori bien mieux pourvus, comme la Comédie-Française où elle fait écrire des acteurs ou la Maison de la Poésie de Paris où elle programme un cycle de rencontres intitulé « La Fabrique ».

Bibliographie (sélection) :

Éditions La lettre volée (Bruxelles) : Salerni, 2009 ; À trois sur le qui-vive, 2013 ; Dégelle, 2017.Éditions LansKine : Transparaître, 2019 ; Noire substance, récit, 2020.

Mercredi 25 novembre 2020
de 9h30 à 18h

A la Villa Gillet le matin
25 rue Chazière 69004 Lyon

A l'Ensba Lyon l'après-midi

La journée d'étude se conclut par une performance poétique en amphithéâtre à 17h.