02-10-2019

Tania Mouraud

 

En 1969, Tania Mouraud brûle ses toiles en public dans la cour de l’hôpital de Villejuif et amorce un virage radicalement conceptuel. Elle imagine des environnements, dits « chambres de méditation », qui proposent, selon les dires « une expérience psychosensorielle de l’espace ». Ces espaces expérimentaux, qui peuvent être sonores, questionnent les rapports entre identité et contexte (historique, artistique, social).

À partir de 1972, Tania Mouraud poursuit ses recherches sur « l’acte de voir » en déployant des mots sur de la bâche de chantier. Ce parti pris économique et « antiesthétique » lui permet de travailler à une échelle monumentale. City Performance #1 (1977-1978) est manifeste de cette recherche à l’échelle de la ville. « NI » est ainsi reproduit sur 54 panneaux d’affichage dans l’Est parisien. 

Cette recherche se prolonge à partir de 1988, avec les Words, les Black Power, les Black Continent puis les Wall Paintings. Tania Mouraud renoue avec la peinture pour explorer le potentiel plastique des lettres et du langage.

Le rapport complexe à l’autorité, qui fonde aussi la démarche de l’artiste, lui permet, au tournant des années 2000, d’investir les non-dits de l’histoire. Avec la vidéo, Mouraud enregistre alors les effets de l’aliénation et les causes du désastre. 

Tania Mouraud dit : « Il faut être soldat », c’est-à-dire conquérir son droit à être artiste sans restriction ni détermination d’aucune sorte. 

Tania Mouraud est née en 1942.