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Du 23-05-2005 au 27-05-2005

Workshop avec Thomas Schütte

[Playlist] Workshop - Thomas Schütte - A quoi ressemble la mort ?

À quoi ressemble la mort?


Thomas Schütte [artiste]

Thomas Schütte a proposé aux étudiants de travailler à une forme construite autour de cette question. Il ne s'agit pas d'intervenir à partir de la parole et de la rhétorique, ni de répondre par un symbole.
Thomas Schütte leur a demandé de fabriquer, de modeler une forme qui concrètement puisse ressembler à la mort.

L’œuvre de Thomas Schütte, né à Oldenburg en 1954, s’affirme sur la scène internationale depuis le début des années 80. Avec d’autres artistes, comme Isa Genzken ou Hubert Kiecol, il développe un travail sculptural, qui trouve sa dimension dans le modèle d'architecture.
Cet espace idéal et de projection, semble retrouver une autre économie de moyen et renouvelle en profondeur la sculpture. Il revitalise la relation complexe qui maintient en tension l'espace privé de la perception subjective et la nature politique de l'acte artistique. Dans le panorama de l'art allemand des années quatre-vingt, à côté de photographes issus de l’école des Becher, ou d’autres artistes comme Reinhard Mucha, Katharina Fritsch ou Martin Kippenberger, cette nouvelle génération, née de l’après-guerre, semble lier la critique et la rigueur du jugement du présent comme du passé à une nouvelle dimension d'un futur à imaginer. Un espace nouveau se dessine, où la réflexion politique semble intégrer la notion de construction (ou reconstruction), ouvrant dans la sphère de la perception privée une dimension de critique collective. Dès la moitié des années quatre-vingt, Thomas Schütte intègre la figure humaine à ses installations. Sous forme de silhouette, en masse ou dans des notes de sketch, la figure et la physionomie de l’expression deviennent un lieu important de sa recherche. Des petites figurines en pâte à modeler, jusqu'aux grands esprits en fonte d'aluminium dans les années quatre vingt dix, la figure humaine semble retrouver une place dans l’horizon de la sculpture de Thomas Schütte, mais aussi dans un panorama général, dans l’œuvre de Stephan Balkenhol et Juan Muñoz ; panorama qui ouvrira le chemin à une autre figuration chez Charles Ray ou Kiki Smith entre autres.

Ce retour de la figure humaine dans l’art allemand des années quatre vingt, semble réaffirmer la dimension politique d’un acte sculptural qui donne forme. On retrouve l’homme au centre d'un espace collectif et social - comme il a pu être pensé par Daumier où Käte Kollwitz - là, où depuis les années quarante, le désastre de la dernière guerre mondiale semblait l’avoir chassé.