23-01-2013

Christophe Boulanger

Christophe Boulanger, qui a accompagné l’établissement d’une collection d’art brut au sein du Musée de Villeneuve d’Ascq (LAM), propose d’observer l’histoire de cette notion à diff érents moments historiques : le début du XXe siècle, la Seconde Guerre mondiale et l’immédiat après-guerre, la fin des années 1970 et le début de notre siècle. « Malgré le foisonnement des pratiques que cette notion rassemble, se dessinerait une quête des origines de l’art qui implique la construction d’un autre de l’art. Sur « l’artiste brut » se projette une figure composite, tenant tout à la fois du primitif, du fou, de l’enfant, de l’asocial, du déviant puis du dégénéré aux pires heures de l’Europe du XXe siècle, de l’irrégulier, du révolté, du merveilleux, de l’habitant paysagiste, de l’outsider social, voire, selon les termes de Jean Dubuffet, de celui qui porte des « valeurs sauvages ». Autant d’expressions d’une marginalité plus ou moins absolue qui nous donnent davantage d’indications sur l’époque que sur les créateurs eux-mêmes. Toutefois ces découvertes ont permis de mettre au jour des pratiques et des formes nouvelles, à même de modifier en profondeur le paysage artistique contemporain. Ces œuvres d’art brut peuvent aujourd’hui être considérées et montrées selon des logiques ayant pour but de les replacer dans l’histoire générale des arts. Se croisent dans cette perspective des problématiques en prise avec leurs fragilités, leurs origines, les conditions matérielles d’élaboration, leurs foisonnements, leurs actualités. » Christophe Boulanger