23-10-2013

Francisco Tropa

Le philosophe italien Federico Ferrari évoque à propos de l’œuvre de Francisco Tropa une « extase matérielle », en lien avec les opérations concrètes effectuées par l’artiste. Qu’il s’agisse de machines lumineuses projetant l’agrandissement de petits êtres et objets (mouche morte, toiles d’araignée, gouttes d’eau ou mécanisme de montre), ou de ses photographies qui jouent de multiples expositions à la lumière pour paraître indéterminées entre négatif et positif, la pratique de Francisco Tropa est un ensemble de métamorphoses qui font écart entre le sensible et l’intelligible. Ses sculptures, souvent réalisées en bronze, font illusion, se camouflant sous l’apparence d’autres matières, ou se dédoublent également en positif et négatif, moule et contre-moule. Le statut de ses œuvres est souvent déclaré par lui comme fragmentaire, ou fonctionnel, exigeant une activation, appelant une performance. Marcel Duchamp le soulignait dans l’une de ses notes pour le Grand Verre, « l’écart est une opération ». L’écart, chez Tropa, est une opération de dédoublement, une sorte de parthénogenèse, un processus biologique de dissociation et de recomposition, où chaque élément est à la fois un fragment, et une nouvelle matrice. Né en 1968, Francisco Tropa vit à Lisbonne. Sa première exposition personnelle a lieu en 1991. Il a représenté le Portugal à la Biennale de Venise 2011, et récemment exposé à la galerie Gregor Podnar à Berlin, à la Verrière à Bruxelles, et au Palais de Tokyo à Paris.