06-11-2013

Sven Augustijnen

La plupart des films de l’artiste bruxellois Sven Augustijnen mettent en scène des personnages qui entendent partager une information, un savoir-faire, une connaissance avec le spectateur : ce dernier toutefois est rapidement amené à mettre en doute la transparence de cette circulation d’information, et à questionner l’identité même, et le degré de réalité parfois, de ces individus. Dans Le Gardien du parc, un personnage, qui n’est identifié que par sa fonction, offre une visite guidée des parcs royaux de Bruxelles à la manière d’un anthropologue trop bien informé ; dans L’Ecole des pickpockets est divulguée une subversive leçon de subtilisation de portefeuilles. La proximité avec les protagonistes, la connivence qui s’instaure avec la caméra, dans un jeu de manipulation réciproque, brouille également la distance avec le spectateur et font se révéler les dessous d’une société : les péripéties de la création d’un lieu artistique à Bruxelles (Une femme entreprenante) ou encore les implications de la Belgique dans le mouvement de libération post-coloniale du Congo dans le film Spectres (2011), le plus récent long-métrage de l’artiste, qui interroge les circonstances de la mort du leader congolais Patrice Lumumba. Qui parle et d’où parle-t-on ? Le statut du témoin se contente-t-il de relater, ou crée-t-il une réalité ? sont parmi les questions soulevées par les films de S. Augustijen. La conférence sera suivie par la projection de Spectres à 20H au cinéma Opéra, 6 Rue Joseph Serlin, 69001 Lyon. Tarif spécial étudiants Ensba : 3,50€