15-10-2008

Philippe Duboy

«ET IN ARCADIA EGO» LE PAYSAGE «ITALIEN» DE CLISSON. «Le site breton ou le site toscan sont standarts.» Le Corbusier, 1925 «Clisson, au confluent de la Sèvre et de la Moine. – Cascade qui gâte l’effet de ce paysage simple. – Toits plats en tuile. – Le château, les prodigieux lierres, arbre qui sort du mur. – L’intérieur, arbres, troncs verts. – Donjon des ormeaux, d’où l’on voit la prairie des chevaliers ; prison de femmes, crocs, porte ; impression si forte qu’elle n’en est pas triste. – Prodigieuse cheminée, grand pan de mur avec des fenêtres grillées par où le ciel bleu. – Triple enceinte. – La Garenne. – Le temple de Vesta. – Goût italien de l’empire en face de ces choses si vraies et si belles d’elles-mêmes. – Temple à l’amitié.» Gustave Flaubert, 1847 La fin d’un monde, celui de l’éducation artistique du XVIIIe siècle, pour reconstruire un paysage agricole et industriel dévasté par la guerre civile où le paradigme «Italie» va investir tout le territoire de l’Ouest de la France avec la ferme volonté de créer ce que l’on conviendra d’appeler plus tard une Arcadie ouvrière. Philippe Duboy, architecte, historien de l’art, professeur d’histoire de l’architecture et de l’urbanisme à l’Ecole nationale supérieure de Paris La Villette. 15 ans de sa vie n’ont pas été suffisants pour résoudre l’énigme Lequeu (Hazan 1987). Pourquoi, Lequeu, Soufflot, Morand, Milizia, Raymond Roussel, Duchamp, Le Corbusier, Giedion, Walter Benjamin, Carlo Scarpa, Barto+Barto, Herzog et de Meuron et bien d’autres viennent-ils perturber le traintrain quotidien d’un architecte qui s’applique à enseigner l’histoire et l’urbanisme depuis plus de 30 ans ? Question de méthode ? Peut-être en ombre chinoise, ce goût inavoué pour la nullité paisible, ce refus momentané d’un combat immédiat, ce désir de retarder un corps à corps prématuré, cette appréhension de la lutte ouverte que nous révèle Duchamp, en 1933, dans sa traduction libre d’Eugène Znosko-Borovsky, Comment commencer une partie d’échecs.