02-12-2009

Maria Thereza Alves

L’art de Maria Thereza Alves s’établit sur la base d’une pensée écologique. Elle aborde les écosystèmes à travers le dynamisme des équilibres générés par la diversité des espèces. Elle met en place des procédures d’enquête, nécessitant en tout premier lieu son inscription dans le paysage spécifique, humain et territorial, qu’elle aborde. Les méthodes de l’archéologie sont mises en œuvre pour ses grands projets Seeds of Change et Wake, qui révèlent une cartographie secrète de la mondialisation à travers les déplacements des plantes dans les vêtements des voyageurs et le ballast délesté par les navires marchands. En établissant ses recherches à côté des scientifiques, Maria Thereza Alves affirme la possibilité pour l’activité artistique de développer une pensée de la vie procédant d’un alliage de savoirs sensibles et cognitifs. Une écosophie, au sens où Félix Guattari pensait l’articulation éthico-politique entre les trois registres écologiques : l’environnement, les rapports sociaux et la subjectivité humaine. Il s’agit pour elle de saisir les processus de singularisation des formes de vie. En mettant en évidence une poétique de la diversité, qui échappe aux pouvoirs et à leurs injonctions de territorialisation. Pascal Beausse Maria Thereza Alves expose actuellement la vidéo Iracema (de Questembert) à la Biennale de Lyon. Elle a participé récemment à Manifesta, à la Biennale de Guangzhou et à la Biennale d’Athènes. Elle a présenté une exposition personnelle à la galerie Michel Rein, à Paris, en février 2009.