12-01-2011

Bertrand Lamarche

Transfert ombélliférique Depuis le milieu des années 90, Bertrand Lamarche a développé un travail très singulier. Celui-ci s’élabore sur des supports très divers (vidéos, animations, sculpture, modèles réduits et maquettes, dispositifs électroniques et mécaniques), et au croisement de disciplines très différentes et plus ou moins souterraines, l’urbanisme, la science-fiction, le cinéma, la musique, les recherches optiques, ou encore la psychanalyse et les problématiques transgenre. Bertrand Lamarche a consacré une grande partie de sa production à l’exploration et la réinvention d’un seul et unique site, la gare ferroviaire de Nancy et ses alentours, pour lequel il crée inlassablement des scénarios architecturaux ou formels. Ces scénarios n’ont pas pour objet d’être réalisés, ils fonctionnent davantage comme des projections subjectives qui informent le site et l’annexent peu à peu à la mythologie personnelle de l’artiste. Ils relèvent donc bien de la science-fiction au sens où cette discipline est «une façon d’éprouver des hypothèses sur la nature des choses et du monde par d’autres moyens que la science» (V. Pécoil). Le principe de la projection, physique ou mentale, nourrit plus généralement toute cette production. Ainsi les dispositifs d’enregistrement et de diffusion en direct (Cyclotunnel, Vortex Loundge), ou ses installations mécaniques lumineuses (La réplique), d’une grande simplicité, possèdent un pouvoir d’évocation très large. Les formes s’auto-engendrent en direct (Tore), elles se transforment sans cesse, et cette métamorphose permanente renvoient le spectateur à l’univers de ses possibles «mutations formelles, corporelles et identitaires» (M. Lanavère). Bertrand Lamarche est né en 1966, il vit et travaille à Paris.