02-11-2016

Hervé Castanet

« Pierre Klossowski, corps théologiques et pratiques du simulacre » La revue Initiales, produite par l’école, consacre son prochain numéro, coordonné par Jérôme Mauche, à l’œuvre de Pierre Klossowski (1905-2001). Klossowski est l’un des auteurs, penseurs et artistes les plus singuliers du 20e siècle : il est l’auteur d’essais précurseurs sur le marquis de Sade (Sade mon prochain, 1947) ou, avec La Monnaie vivante (1970), sur le simulacre et l’économie libidinale, qui vont être au cœur des réflexions de la post-modernité. Ecrivain, il réalise un cycle obsessionnel de romans initiatiques et érotiques ; traducteur (de Virgile, Nietzsche, Kafka, Wittgenstein) et enfin artiste, il dessine à partir des années 1950, et développe à partir des années 1970 ses « grandes machines », de très grands dessins aux crayons de couleur, aux personnages grandeur nature, qui reviennent inlassablement sur des scènes de perversion et d’extase, et qu’il signe « Pierre le maladroit », peut-être pour se distinguer de son frère à l’œuvre plus classique, le peintre Balthus. Klossowski se consacre entièrement à son œuvre dessinée à partir des années 1980, sans varier sa technique aux multiples contraintes. Son œuvre a influencé de nombreux cinéastes, notamment Robert Bresson et Raoul Ruiz. Hervé Castanet a consacré en 2013 un ouvrage à la figure de Klossowski et à son œuvre polymorphe, paru aux éditions La Lettre Volée. Psychanalyste, il a publié de nombreux ouvrages sur les relations entre l’art, la littérature et la psychanalyse, sur la perversion et les psychoses.