Accueil > Actualités > Workshops > Workshop bronze avec Vincent Olinet

Du 20-01-2014 au 07-03-2014

Workshop bronze avec Vincent Olinet

 
 
 

Le merveilleux (dé)fait main


Le travail de Vincent Olinet s’apparente à un incessant voyage entre un imaginaire débridé et une réalité qui ne donne jamais vraiment ce qu’elle promet. Fait d’espoirs et de désillusions, l’univers bâti par l’artiste emprunte à l’image enfantine et au monde féerique, leur puissance universelle et leur fort pouvoir métaphorique. Ainsi, les œuvres de Vincent Olinet s’appréhendent dans une lecture double qui, de l’apparence au détail, nous fait passer de l’admiration béate teintée d’une certaine forme de nostalgie, à un malaise léger que viennent questionner des formes dont le parfait attendu, est manifestement tombé dans l’approximation d’un fait-main douteux.

L’artiste joue ainsi sur notre perception du monde de l’enfance, notre mémoire et nos souvenirs, en créant des phénomènes paradoxaux d’attraction et de répulsion. Si le registre d’images et de formes utilisées, et leur ancrage dans l’inconscient collectif, nous attire dans une nostalgie des jours heureux, le côté bricolé et maladroit de ses sculptures ainsi qu’une certaine confusion entre vrai et faux, nous prive d’un plaisir qu’apparemment ne pouvait combler qu’une forme lissée, parfaite.

Dans le travail de Vincent Olinet, ce qui crée l’ambigüité entre ce monde parfait et le résultat présenté est justement le fait qu’il s’appuie sur une certaine forme de faillite de la reproduction. Ce qui est jubilatoire ici, c’est que c’est précisément cela, cet à peu près, ce fait-maison, qui crée la poésie. Ni ébéniste, ni menuisier, encore moins joaillier, couturier ou marqueteur, Vincent Olinet tente pourtant l’excellence dans un combat perdu d’avance mais dont la réussite ne tient qu’à ce déséquilibre subtil entre la beauté attendue et son fini approximatif.

La désillusion ainsi provoquée questionne aussi notre difficulté, arrivés l’âge adulte, à retrouver la naïveté nécessaire à l’accession à l’émerveillement absolu, pourtant si bien connu plus tôt, dans le monde de l’enfance. En ce sens, les pièces de Vincent Olinet soulignent la fuite du temps et, si elles ne sont ni sabliers, ni crânes, ni bougies, elles démontrent là un sournois rapport aux vanités. Si certaines de ses œuvres effectivement se gâtent, fanent ou pourrissent, toutes nous rapprochent un peu d’un précipice dont le bord s’effrite inexorablement... car toutes sont la mise à nu d’une innocence perdue.