07-03-2012

Fabrice Gygi

Le travail de Fabrice Gygi se déploie dans de multiples directions, comme la sculpture, la gravure et l'édition, la peinture, la performance, la vidéo, la photographie, et la création de bijoux. Dès ses premières expositions,au milieu des années 1990, il travaille à partir d'un vocabulaire plastique d'une grande cohérence (bâches de chantier, tubes emboîtables, modules gonflables, treillis) qui renvoie très souvent à des formes institutionnelles d'autorité, comme celles qui se déploient dans le monde du travail, l'univers judiciaire, l'architecture, ou la religion. Comme l'écrit Lionel Bovier en 2000, à l'occasion de son exposition au Magasin de Grenoble, "plutôt que d'appeler à l'action directe, Gygi organise la subversion en s'appropriant les instruments même de l'ordre". Mais ces propositions de subversion restent très souvent ambivalentes, et irrésolues. Les espaces qu'ils créent sont mobiles et mobilisables, actuels mais potentiels dans leur usage (C. Kihm). Récemment, cette stratégie d'appropriation s'est tournée vers le musée et le rôle de commissaire, avec l'organisation d'expositions, comme par exemple Rathania's (art similis casus). Pour cette exposition, qui s'est déroulée en septembre et octobre 2011 au Musée Rath de Genève, Gygi a fait le choix de refuser toute forme de curating. Il a ainsi confié l'exposition au hasard (d'où le titre), en proposant simplement aux volontaires de s'inscrire en ligne. Quelques heures après l'ouverture des inscriptions, la liste des 296 artistes était close. Fabrice Gygi est également à l'origine de deux lieux d'exposition genevois, Forde (1994) et Darse. Né en 1965, vit et travaille à Genève. Fabrice Gygi au MAMCO de Génève Fabrice Gygi, galerie Francesca Pia Fabrice Gygi, galerie Chantal Crousel