05-10-2016

David Douard

Né en 1983, vit à Paris. L’œuvre de David Douard (né en 1983) est un processus de « transfusion », comme l’a écrit Gallien Déjean, « qui connecte le biologique, le technologique, le politique et le mythologique, au sein du monde capitaliste avancé ». Les expositions marquantes qu’il a réalisées au Palais de Tokyo (Mo’ Swallow, 2014), à la galerie Chantal Crousel (Bat-Breath Battery, 2015) ou actuellement à la biennale de Rennes (We’ve never, 2016) sont des chambres d’écoute des rumeurs souterraines de la société, diffusant des fragments de textes qu’il extrait du Darknet, cette zone hors contrôle de l’Internet. David Douard peuple de cette parole les espaces fantomatiques de ses installations – inspirés par les lieux du travail tertiaire, les zones grises des espaces collectifs : de froides architectures que le spectateur traverse mais où il est toujours physiquement tenu à distance d’un hypothétique centre. La circulation et la conductivité sont au cœur de cette œuvre, rendues tangibles par des matériaux (le fil de cuivre conducteur d’électricité, les câbles, la lumière) comme par des images : fontaines, fleurs, peuplent souvent ses sculptures, de même que les chevelures, les langues, la salive, autant de motifs métaphoriques à travers lesquels il évoque la circulation du vivant, et son inhérente impureté, la corruption et la contamination. François Piron