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Du 05-12-2018 au 07-12-2018

Séminaire de Anne-Violaine Houcke

Anne-Violaine Houcke et Bernhard Rüdiger, Ensba Lyon, décembre 2018
Séminaire avec Anne-Violaine Houcke, Ensba Lyon, décembre 2018
Philippe Rousseau, Guillaume Maraud, Marion Roche (chercheur.e.s ACTH) et Jade Belhocine, Lucas Zambon et Camille Bouaud (étudiant.e.s en Art 5)
Séminaire avec Anne-Violaine Houcke, Axelle Bonnard (chercheure ACTH) présente son travail, décembre 2018
Séminaire avec Anne-Violaine Houcke, Paul Bourdoncle (étudiant Art 5) prénsente son travail, décembre 2018
Séminaire avec Anne-Violaine Houcke, Ensba Lyon, décembre 2018
Affiche Robyn Johnson
 

L’unité de recherche ACTH (Art contemporain et temps de l’histoire) développe depuis 2016 un nouveau champ de recherche. Ses travaux sur Le temps suspendu l'amènent aujourd'hui à réinterroger l'articulation entre langage, forme et intuition à partir de la notion de réversibilité introduit par Freud dans son modèle temporel de l'expérience et de la mémoire. C'est l'intérêt porté à ce renversement de l'ordre entre excitation et production de langages qui a été en 2017 à l'origine des invitations des artistes Matt Mullican (organisé avec le post-diplôme), de Louidgi Beltrame, ainsi que du philosophe Pietro Montani puis du critique d'art Jan Verwoert.
Ces premiers séminaires ont ouvert sur une réflexion plus vaste autour de la notion d'invention discutée avec l'activiste et philosophe Federico Campagna en mai 2018. Campagna nous a présenté son dernier livre Technic and Magic, The reconstruction of reality, proposant de réinterroger la condition historique et de repenser — de ré-inventer — le prérequis métaphysique. Avec cette nouvelle invitation adressée à Anne-Violaine Houcke, ACTH prolonge sa réflexion sur la notion d'invention et renoue avec ses intérêts autour de la condition historique et de sa mise en forme par le "documentaire" dans l'art contemporain.

Cette série de séminaires intensifs, lieu de discussion et d'interlocution entre tous les participant.e.s, aura lieu avec l'historienne du cinéma Anne-Violaine Houcke du 5 au 7 décembre 2018. 

A l'occasion de cette invitation sera organisée une projection spéciale au Cinéma Opéra mercredi 5 décembre à 20h en partenariat avec l'association Enjeux sur image. Seront projetés le court-métrage de Cecilia Mangini : La canta delle marane (1961, 10') et le documentaire de Pier Paolo Pasolini : Carnet de notes pour une Orestie Africaine (1970, 1h10).

Anne-Violaine Houcke vient nous parler de L’invention de l’antique dans le cinéma italien moderne. Elle revient en particulier sur la relation entre Cecila Mangini et Pier Paolo Pasolini :

« L’emploi du mot “invention” chez Pasolini est toujours plein de l’étymologie du terme : invenire, “venir (venire) sur (in) quelque chose, trouver, rencontrer”. L’invention n’est pas une création ex nihilo, si tant est que ce que dit la formation du mot, c’est un phénomène de rencontre entre un sujet engagé dans une démarche vers quelque chose, et un “quelque chose” en attente d’un regard qui le découvre. L’inventio, première partie la rhétorique, n’est rien moins que cela, ce qui fait dire à Roland Barthes : “L’invention renvoie moins à une invention (des arguments) qu’à une découverte : tout existe déjà, il faut seulement le retrouver : c’est une notion plus ‘extractive’ que ‘créative’.” Notion si bien « extractive » que l’inventeur est justement, en archéologie, celui qui découvre un site : qui sait repérer ce que d’autres ne voient pas, par l’acuité d’un regard engagé dans un processus de révélation de ce qui est déjà là. »

(Anne-Violaine Houcke, « Ignoti, banditi, dimenticati : le (hors-)champ de l'Italie (post-)fascisme/la fracture interne », in Laurence Schifano et Antonio Somaini (dir.), Que viva Mexico! Anthropologie, archéologie, modernité, Paris, Presses Universitaires de Nanterre, coll. L’œil du cinéma, 2015)

Anne-Violaine Houcke est maître de conférences en études cinématographique à l’Université Paris Nanterre, où elle enseigne l’histoire, l’esthétique et la théorie du cinéma. Normalienne et agrégée de Lettres classiques, elle s’est déplacée vers le cinéma à l’occasion d’un séjour d’un an comme lectrice à l’Université de Yale, aux Etats-Unis, où elle a commencé à s’intéresser aux représentations cinématographiques de l’Antiquité. En 2012, elle soutient une thèse sur « L’Invention de l’antique dans le cinéma italien moderne : la poétique des ruines chez Fellini et Pasolini », récipiendaire du Prix Pasolini 2013 pour la meilleure recherche sur Pasolini. Sa recherche porte sur la manière dont le cinéma, dans ses images comme dans ses discours critiques et théoriques, (ré-)invente l’Antiquité. Elle a codirigé le projet Antiquité 2.0 (Labex Passés dans le Présent). Elle a également publié plusieurs articles sur les questions de modernité cinématographique (Pasolini, Straub-Huillet, Tarkovski), et d’intermédialité (Paolo et Vittorio Taviani). Pensionnaire à la Villa Médicis en 2015-2016, elle a aussi travaillé sur le documentaire italien, notamment sur l’œuvre de la photographe et réalisatrice italienne Cecilia Mangini. À paraître : L’invention de l’antique. Fellini et Pasolini : la poétique des ruines, aux Presses Universitaires de Rennes.

ACTH
(à l'endroit du lieu)

Du mercredi 5 décembre à 10h30 au vendredi 7 décembre à 16h. 

Ouvert aux chercheur.e.s de l’école et aux artistes en post-diplôme ainsi qu'aux étudiant.e.s en Art 4 et 5 sur inscription.

Programme de la projection mercredi 5 décembre 2018 :

- 17h-18h30 : Conférence de Anne-Violaine Houcke dans le grand amphi de l'Ensba Lyon
- 20h : Projection au Cinéma Opéra (6 rue Joseph Serlin, Lyon 1er / métro Hôtel de Ville).